AVANT NOTRE
ERE
Il semble évident que Cadaujac existait avant le premier siècle
de notre ère. En effet, de nombreux noms de lieux sur la commune sont
Celtes ou d'origine celtique. Même si la signification du nom "Cadaujac"
reste encore à définir de façon définitive, l'explication
la plus couramment retenue est un mélange de latin (cadere, cado : je
m'arrète) la terminaison AC en celtique correspond à l'adverbe
"là". La signification de Cadaujac serait donc : "je m'arrète
là" en reférence aux 4 ports de la commune. Le ruisseau qui
sépare Cadaujac de Saint Médard d'Eyrans porte aussi un nom celtique,
la Bugonne. (fontaine des paturages ou fontaine des boeufs, d'aprés M
Béraud-Sudreau). Enfin, la source de "Joye" est également
celtique et semble avoir la particularité de guérir les maux d'yeux
et peut être d'autres maladies, si on se réfère au nom du
lieu dit voisin, l'"Esclopey".
EPOQUE GALLO-ROMAINE
A cette époque la vie de Cadaujac semble avoir été concentrée
aux environs de l'actuel lieu dit "Paté" (pastum, pâture).
Un ancien cimetière de cette époque y a été découvert
en 1884, composé d'urnes funéraires. Les monaies découvertes
sur place nous donnent la datation approximative de 138 à 192 aprés
J. Christ. A 1 kilomètre de là, aujourd'hui sur la commune de
Saint Médard d'Eyrans, des mosaïques, des fragments de céramiques
de luxe, des fragments de verrerie et des briques striées attestent de
la présence d'une "villa" romaine. Aux environs, en 1805 ont
été découverts deux superbes sarcophages actuellement exposés
au Musée du Louvre et dont la date de réalisation est estimée
à la fin du IIeme siècle . Enfin, une statue du Ier ou IIeme siècle
représentant Bacchus ou Mercure a été découverte
en ces lieux. Sur notre commune passe également la voie romaine qui va
de Burdigala à Aginum et que nous connaissons aujourd'hui sous le nom
de "route de Saint Médard d'Eyrans".
LE MOYEN
AGE
Au Xeme siècle, Cadaujac appartient à la Jurade de Bordeaux. La
première église est batie au XI eme siècle, elle est de
style roman et ne semble pas posséder de clocher à cette époque.
Cadaujac, érigée en baronie, passe sous le contrôle des
Chanoines de Saint André. Cette baronnie possède deux chateaux,
le Château des Freytets (fruitiers) et le château des Fougères.
Il ne seste de ce dernier qu'un mamelon sur lequel est construit une maison.
Le château des Freytets, pour sa part, est en partie conservé et
nous le connaissons maintenant sous le nom de château de d'Eck. Il faut
signaler l'existance en 1341 d'un fortin sur la garonne, au port d'Hourtin à
l'embouchure du ruisseau du Rossignol. En 1965, une drague a d'ailleurs mis
au jour les restes d'une gabarre ainsi qu'un beau canon en bronze datant le
Louis XIV. Cadaujac vit de trois ressources : l'élevage (Broustey) la
vigne et la forêt. Cadaujac voit régulièrement passer les
pélerins se rendant à Saint Jacques de Compostelle, comme en témoigne
la borne découverte sur le Domaine de Droit, aujourd'hui placée
à l'entrée de l'église.
DE LA RENAISSANCE
A LA FIN DU XVIII EME
En 1565, le château des Fougères devient la propriété
de Monsieur de Guilloche, Seigneur de La Louvière, qui le revendra en
1601 au Chapitre, dont il restera la propriété tout au long du
XVII eme siècle. A cette époque, la population de Cadaujac a augmenté.
L'église est agrandie, le bourg se forme, la source de Joye est "christiannisée"
et on lui donne le nom de Saint Hilaire. Les ports de Cadaujac sont en activité
: Hourtin, Carpentey, Marguerite (Marteau) et le port de Cadaujac, appelé
à l'époque Coplon et aujourd'hui Grima. La navigation sur la Garonne
est soutenue et les maisons tournent leurs façade vers elle : Marteau,
Sorbé, Le Moustey, Guyot, la Jujeotte, Rivière, Esquillot (Galibert)
le Domaine des Places, le Domaine du Droit. Le Château de la Pontrique
est édifié en 1768 puis le château de La Grace à
la fin du XVII eme. Le Château de Cadaujac ou Château Chapon est
édifié à la fin du XVIII par Monsieur de Saige, baron de
Beautiran. La Maison noble de Lamothe est édifiée à la
même époque, alors que celle du Pont de Langon a été
remaniée. Nous notons deux grandes inondations, l'une en 1770 et l'autre
en 1777.
DE LA REVOLUTION
AU SECOND EMPIRE
Le château des Fougères est vendu par l'état à Monsieur
Dauvion, qui possède déjà La Grace. A cette époque,
Fougères est encore entouré de bois, prés et vignes et
sa grande allée aboutit à l'église. Monsieur de Saige est
guillotiné à Bordeaux. Le premier maire de Cadaujac se nomme Dussol.
En 1804, le Premier Consul Bonaparte devient Napoléon Ier. L'empire français
succède à la Première République et en 1807, la
Garde Nationale à Cadaujac se compose de 2 compagnies de 80 hommes. Le
maire est Monsieur Condol-Bélisle. Le chemin qui traverse le Bouscaut
est pavée et devient la RN 10. Le château Bardins (Bardey) est
construit en 1850. A cette même époque, le château Plombard
(Millefleurs) est construit avec les pierres de la maison de Monsieur Roulle,
à Callot, par l'architecte Granet.
LE SECOND
EMPIRE
Avec le Second Empire est une époque de prospérité matérielle
pour la France et aussi pour Cadaujac. L'église est enfin refaite, le
cimetière est transféré chemin Truchon en 1856. A partir
de 1858, la nouvelle mairie et les école sont construites. Entre 1854
et 1856, la voie ferrée Bordeaux-Marseille passe par Cadaujac qui obtient
une gare et voit se construire un "hotel de la gare". En 1870, le
Chateau de Saige (Chapon ou de Cadaujac) appartient au Comte de Noaillan. C'est
encore un superbe édifice agrémenté d'une rotonde surmontée
d'une terrasse, entouré d'un parc aux somptueux massifs et qui possède
tout autour un magnifique vignoble de vin rouge. Par contre, le Château
des Fougères n'est plus que ruines. Les restes d'une tour carrée
et une cheminée du XVeme attestent de son glorieux passé, alors
que ses fossés parait-il insondables ne sont pas comblés. Le château
Malleret, construit en 1860 reçoit la visite de Napoléon III à
plusieurs reprises. Il est équipé d'un trés bel embarcadère
qui a parfois servi aux cadaujacais lorsque celui de Grima était impraticable
et qui est parfois compté dans le nombre des ports de Cadaujac. En 1868,
les producteurs de vins sont : pour les Graves : Truchon, Pontric, Lamotte,
Fourgeau, Bardins, Valleroux, Cadaujac (Saige), Gourdin, Gourdin, Plombard.
Les vins du Palus : Malleret, Laisné, Droit, Le Plan, Galibert, Rivière,
Laroussie, Lagavatchosse, Callot, Ferbos. Il y a 273 hectares de plantés.
On remarque que le Palus est plus important que les Graves, mais à cette
époque ce sont encore les bords de Garonne qui sont les plus peuplés.
En 1870, lorsque la guerre éclate, Cadaujac compte 1000 habitants. 11
d'entre eux resteront sur les champs de bataille. La source de Joye est pourvue
d'une grotte en 1884 e et elle est ornée d'une statue de Saint Hilaire.
Signalons une trés forte inondation en juillet 1875.
DU XX EME
SIECLE A NOS JOURS
Au début du XXeme siècle, les liaisons avec Bordeaux sont encore
difficiles. Il y at un train le matin à 7 heures. Le trajet est le plus
souvent réalisé au moyen d'une "gondole" à vapeur
qui accoste à 8 heures au port de Grima et dépose les voyageurs
quai Richelieu. Coté route, des espèces de "diligences"
font un arret au Bouscaut. La fête communale se tient une fois l'an, sur
la place (!) du Bouscaut. Pendant la première guerre mondiale, Cadaujac
perd 45 de ses enfants au combat. Elle estla plus touchée des communes
du canton.Monsieur de Marmiesse, propriétaire du Château de Saige
est maire et le restera jusqu'en 1923. Le Château Bouscaut est agrémenté
d'une aile et d'une tour supplémentaires. Monsieur Place en devient propriétaire
en 1925. En 1920, le Domaine des Places est donné à l'Etat par
la famille Henry. On connait désormais le domaine sous le nom de "Colonie
Henry" car elle accueille, jusqu'à la guerre d'Espagne, des orphelins.
En 1938, elle loge des réfugiés basques-espagnols. Elle est vendue
en 1942. A partir de 1920 et jusqu'en 1955, la Compagnie T.E.O.B. emmene son
tramway jusqu'au terminus du chemin Truchon. La commune est électrifiée
en 1928. En 1929, le Sporting Club Cadaujacais est créé par Henry
Pazot, Etienne Barbot (décédé pendant la guerre) et Gérard
Eyrem (mort à 20 ans). Le terrain est celui que nous connaissons encore
et qui était à l'origine une prairie appartenant à Monsieur
Salvané. Une forte crue est signalée en 1930. Le château
Plombard devient château Millefleurs en 1933. Entre 1937 et 1946, La Grace
est loué au patronage "Etoile Saint Louis". Des séances
de cinéma y sont organisées. En plus de la fête de la pentecote
au Bouscaut, la commune donne une fête au bourg, la fête de la Saint
Louis.En 1939, il y a 1200 habitants à Cadaujac. Pendant la seconde guerre
mondiale, les allemands réquisitionnent les châteaux Chapon (de
Saige), Millefleurs et Bouscaut. A la libération, un groupe de FTP cantonné
au château Chapon arrète et exécute des habitants qui seront
enterrés dans la propriété. Le Parquet de Bordeaux doit
intervenir pour faire exhumer les corps et les remettre à leurs familles.
Pendant cette guerre, 7 cadaujacais meurent au combat. En 1956, les nouvelles
écoles sont construites. Monsieur de Sigoyer est maire. Le château
Bouscaut est reconstruit en 1966. Il avait subi 2 incendies. Le château
Malleret est devenu un vaste verger. Il est toujours gardé par ses deux
lions. En 1967, on compte 2000 habitants à Cadaujac. En 1970, l'autoroute
A 61traverse notre commune, modifiant définitivement son visage. Au début
des années 1980, les lotissements "La Clairière à
Julia" et "La Péguilère" augmentent considérablement
le nombre de cadaujacais. La commune est encore en pleine évolution aujourd'hui
et nous nous arrèterons au dernier recensement, qui fait état
de 4 503 habitants.
Les éléments d'informations proposés sur cette page sont issus de l'ouvrage de l'Abbé ABRARD, "Cadaujac à Travers les âges". Vous pouvez vous procurer cet ouvrage auprés de l'association Arkadia : http:arkadiaweb.free.fr